
Abrité au sein de la Maison de l’Étudiant, qui accueille également un petit théâtre et d’autres équipements, il faudra persévérer pour atteindre l’espace Nava CII. Un gardien pénard dirige le public égaré sans lever les yeux de son écran. Un parcours labyrinthique débouche sur la pièce où se tient le vernissage: c’est une véritable serre à l'intérieur, et plutôt qu’un buffet, c’est une scène postapocalyptique qui nous attend. Assis autour d’une grande table rectangulaire, on fait connaissance et on bavarde. On se sert aussi, à volonté, dans le premier gobelet qui tombe sous la main ou en fouillant un peu dans la cuisine: il y a du vin fait maison, des sodas, de l’eau-de-vie (țuică) à 53 degrés et de l’eau du robinet. Pour éponger cela, une variété de gâteaux salés (covrigei et cornulete) et des mandarines, disposées en quantité sur la table, ainsi que des bonbons-chocolat en papillote, traditionnels, paraît-il, à l’époque de Noël. Une soirée joyeuse et bienveillante qui fait oublier le mauvais temps. Ici, point de loi anti-tabac; ça sent la cigarette et la liberté.
(accès avec google maps)
La galerie, de type white cube approximatif (fils électriques, lavabo dans un coin) occupe l’ancienne loge de concierge. À peine plus spacieuse qu’une grande salle de bain. Le buffet – bon vin de Loire, un peu jeune toutefois, et bière industrielle – est placé sous le porche où une bonne partie du nombreux public reste pour discuter. Gobelets en carton. Rien à manger. Ambiance sympathique et conversations amicales.
Le vin est pour les amis de la galerie uniquement.
Derrière un petit bar près de l’entrée, un serveur délivre des verres (à pied) d’un excellent malbec argentin (couleur rouge grenat intense, nez de griottes et chocolat, notes de fruits mûrs qui persistent en fin de bouche). En quantité (à côté du bar: une réserve d’une vingtaine de cartons, soient 120 bouteilles!!). Pour grignoter, un très bon parmesan et quelques feuilletés. Ambiance légère et joyeuse. Les conversations amicales portent sur le vin et les buffets.
(accès avec google maps)
White cube froid et assez vaste. Le public peu nombreux s’intéresse à l’exposition. On trouvera près de l’entrée, dans une vasque à champagne, quelques bouteilles de bonne bière artisanale locale et des canettes d’un Daïquiri-fraise bien sucré et fort en aldéhyde C16 qui lui donne une agréable odeur de fraise. Il n’y a rien à manger.
Très peu de monde et pas de buffet. Sans aucun doute une relation de cause à effet. Pourtant l’accueil est sympathique et il y a de la place. Il aurait suffit de quelques bouteilles de champagne et d’un peu de caviar et de crudités pour avoir quelque chose de très correct.
Construite en 1868, la Maison de Saint-Louis était à l’origine l’aumônerie d’un couvent voisin. Le lien entre Lectoure et la ville alsacienne de Saint-Louis remonte à la Seconde Guerre mondiale, lorsque trois mille ludoviciens et ludoviciennes ont été accueillis durant une année à Lectoure, à la suite de l’invasion allemande de 1939. Les nombreuses fenêtres donnent sur le paysage ensoleillé. Beaucoup de monde. Les discours sont assez brefs et à l’heure. Le très agréable buffet est composé de fromages, raisins, tartines et de torsades feuilletées. Bon Prosecco. Service soigné. Verres à pied. L’ambiance est amicale et joyeuse mais les conversations portent un peu trop sur l’exposition.
(accès avec google maps)
Le vernissage a lieu l’après-midi. Accueil charmant. La galerie est assez vaste, avec un éclairage puissant et de grandes baies vitrées donnant sur la rue. Très peu de monde, cinq personnes qui s’intéressent fortement à l’exposition. L’ambiance est donc extrêmement calme et feutrée. On se verra offrir un biscuit au chocolat de bonne qualité mais mou.
Fondée en 1151, cette ancienne abbaye cistercienne présente un bel extérieur (pierres blondes, porte en plein cintre, volumes harmonieux, vaste parking sous les platanes majestueux). Les deux salles d’exposition sont dans un style white cube approximatif. Les discours sont assez brefs et à l’heure. Le buffet ne se trouve pas dans les salles d’exposition (toujours une bonne chose) mais dans un élégant bâtiment du dix-huitième siècle, à cinquante mètres de là. Bon vin rouge du pays (bouche juste et équilibrée, marquée par la gourmandise du fruit rouge cuit et de la vanille), jus de fruits industriels, eau minérale (on appréciera plus particulièrement la finesse de ses nanoparticules de plastique). Verres ballon. Plateaux de charcuteries et fromages assez convenus mais corrects. Ambiance amicale. Les conversations enjouées portent sur l’heure, la voiture et les difficultés de la vie.
(accès avec google maps)
Le lieu d’exposition est un joli bâtiment ancien. Une trentaine de personnes. Ambiance très calme et conversations atones. Le buffet attend tristement dans un coin en attendant d’être disposé sur deux tables devant le bâtiment. Beaucoup de tartines de pâté, toutes identiques et peu encourageantes, chips et gobelets en plastique. Un voisin met en route dans son jardin un feu de quelque chose qui sent mauvais (peut-être des pneus). Fumée abondante. Nous partons sans attendre les discours.
Le bâtiment est récent, le hall dans lequel se déroule l’inauguration est vaste, lumineux, confortable. Une vingtaine de minutes de discours à plusieurs voix sur le mode rhubarbe et séné : tout le monde ici semble être président ou vice-président de quelque chose. Curieusement, à l’issue des prises de parole, personne n’ose s’approcher du buffet, préférant s’attarder sur les œuvres et commenter celles-ci. Attitude fâcheuse car pendant ce temps le pinot gris, servi en verres ballons, a eu le temps de tiédir. Pour le reste, eau plate, eau gazeuse, jus de fruits, bretzels et crackers de grande distribution.
Le public, une trentaine de personnes, peut s’assoir et papoter en attendant les discours. Assez brefs et à l’heure. Le vernissage se double d’une remise de prix. Une partie du public est donc formée des artistes participant au concours, de leurs familles et de leurs amis et supporters. Et est hélas très intéressée par les œuvres, ce qui est tout à fait contraire à notre philosophie. Le buffet est constitué de nombreux morceaux d’une quiche assez insipide et de deux ananas surprises (la surprise restera entière, comme les ananas, puisque personne n’y touche.) Gobelets en carton, rosé-pamplemousse, sangria et limonade industrielle. L’inspecteur du guide devant ensuite prendre le volant se contenta d’un gobelet de limonade. Ce dernier provoqua des troubles gastro-intestinaux aérophagiques pendant ladite conduite, avec la gêne induite. Faudra-t-il classer la limonade dans les boissons à risque ? La question est posée.